Un passé, une histoire... Est-ce vraiment une bonne chose de vous la souffler doucement à l'oreille ? Un livre dont on a dors et déjà lu la fin, n'est à nos yeux, plus vraiment intéressant... Voulez-vous vraiment connaître ce personnage en espionnant si facilement son passé ? Ou préférez-vous l'entendre de sa si vive voix, un jour où la mélancolie et le courroux resurgiront sans prévenir ?
Un individu n'est jamais mystérieux très longtemps. Il suffit d'une pointe de confiance, une pointe d'intimidation aussi. Ou une "petite" bouteille d'alcool. Qu'est ce que l'alcool n'a jamais révélé après tout ?

Tout ce que vous devez savoir en ces premiers temps est la logique même. La déduction. Kiiyo était un jeune homme banal, sans histoire, vivant pour la patrie et la famille. Il n'y avait absolument rien d'intéressant en lui avant la guerre. Sa disparition n'aurait ému personne. Il était si insignifiant. Quelque chose l'a rendu en marge de la société durant cette guerre, dont il avait pris part sans réelle conviction. Tout ces jeunes à qui la bataille n'était qu'obligation. La propagande de la patrie, de la famille à protéger. Des cerveaux bien formatés mais pas préparés aux horreurs sanglantes et inutiles qu'engendrent les balles préparées avec soin, comme des enfants cruels avec leur jouets.
N'importe quel cerveau, aussi insignifiant que le sien, n'aurait pas supporté de survivre. Peu de blessure externes, mais de profondes entailles internent qui ne cessent de saigner.

Sanguinolentes plaies de souffrances.

Pourquoi n'avez vous pas sauvés vos amis ? Pourquoi les avez-vous laissés mourir sous vos yeux ? Vos proches restés au bercail ne comprennent plus. Vous êtes un étranger à leur yeux, passé la joie des retrouvailles. Le village vous hais de vous voir VOUS en vie et pas les autres. Pas ceux qui étaient important. Vous n'étiez rien avant, maintenant vous n'êtes que la déjection de la guerre. On vous met sur le dos les crimes que vous n'avez pas commis. Vous êtes comme l'ennemi. Vous auriez du mourir, cela aurait fait tellement moins de peine. Vous voir est souffrance. Pourquoi vous ? Pourquoi vous ? Pourquoi vous ? Cette question vous trotte dans la tête, sans cesse, comme une douloureuse mélodie n'arrivant pas à vous endormir.

Partez, vous n'êtes plus de la société, vous qui avez saignés pour la protéger. Protéger de quoi ? Qui est l'ennemi ? Ce n'était pas le votre. C'était ceux des Grands. Eux, qui ont les mains gantées de sang, en touchant simplement le cristal de leur flûte de champagne.

Buvez à leur santé, ils ont envoyés des jeunes aussi insignifiant que vous à la guerre. Mais eux ont eu la chance de mourir. Douce récompense à l'effroyable destinée qui vous attendait. Santé !

Un peu défaillante comme histoire. Mais tellement banale, maintenant. Partez. Partez. Partir. Partez. Quel mot préférez-vous ?

Moi je préfère : Asile.